07/09/2014

Une gauche sans boussole

La gauche aurait-elle perdu les pédales ?

Manuel Valls affirme vouloir mener une politique libérale quand ils s'adressent aux patrons du MEDEF mais prononce un tout autre discours, bien plus traditionnel, devant les militants socialistes plongés dans le doute à La Rochelle. La tactique du grand écart ne fera pas illusion bien longtemps.

François Hollande n'aimait pas les riches et la finance (soi-disant), on sait aujourd'hui qu'il n'aime pas les pauvres. La dernière qualité que les Français pouvaient lui trouver, une relative sympathie, est réduite en miettes. L'expression les "sans-dents" restera gravée dans toutes les mémoires, et ce pour longtemps. François Hollande ne sera probablement pas qualifié au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2017, les sondages le montraient depuis plusieurs mois déjà. Mais, pire encore, dans le scénario où il affronterait Marine Le Pen au deuxième tour de cette même élection, il serait battu face à la tête montante du Front National. La pire insulte envers François Hollande est d'entendre, à gauche, de l'aveu de ses propres (anciens) amis : "il est pire que Sarko".

La confiance au nouveau gouvernement sera-t-elle votée par les députés ? Tout le monde sent bien que "la place est trop bonne" : les frondeurs et les écologistes n'auront certainement pas le courage d'assumer leurs convictions. Triste république s'il en est ainsi. Si désormais les votes s'achètent, d'une certaine façon...

Le tourbillon médiatique a donc fait perdre le sens de l'orientation à la gauche aujourd'hui divisée en deux courants qui s'opposent violemment, qui se bravent. Qui aurait pu penser que ce serait la gauche qui remettrait sur la table le débat sur les 35 heures ?

Pendant ce temps-là, le nombre de chômeurs s'accroît presque dans l'indifférence. C'est à eux, pourtant, que les politiques devraient consacrer toute leur attention. Car au-delà de la situation politique et de la défiance généralisée qui s'est installée, la situation économique est bien plus grave.

Doit-on lire le brûlot de Valérie Trierweiler ou se plonger dans les analyses des économistes qui appellent à un plan de relance ? François Hollande, en tout cas, devrait relire Epicure dans les Sentences Vaticanes : "Sa vie toute entière sera, par le manque de certitude, jetée dans la confusion et l’incapacité d’aller de l’avant".

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