L'inégale répartition de la densité de la population française
et l'affaiblissement du réseau des villes moyennes laissent un territoire morcelé en dehors des
très grandes cités urbaines. Raison de plus pour s'appuyer sur elles, pour construire une France des territoires qui s'orientent autour des grandes métropoles en se basant sur les flux d'échanges (économiques, touristiques, culturelles, routiers, ferroviaires, portuaires, etc.).
La création encore hypothétique de la région
"fourre-tout" Centre-Poitou-Charentes-Limousin illustre parfaitement cette absence de
réflexion. Aucune grande métropole ne permet de constituer un véritable pôle
d'attractivité de niveau européen, contrairement à celui formé par l'agglomération bordelaise.
Jusqu'ici, rien de vraiment nouveau dans cette prise de position. Par contre, mon analyse diffère de celle portée par la majorité des élus de notre région Poitou-Charentes qui plaident pour le maintien du bloc régional, en voulant agglomérer le Poitou-Charentes dans son ensemble à l'Aquitaine. Outre la taille trop importante de la région ainsi constituée, de Bayonne à Châtellerault, j'y vois une absence de cohérence.
Si la Charente et la Charente-Maritime doivent naturellement se marier avec l'Aquitaine, je pense en effet qu'il n'en est rien pour les Deux-Sèvres et la Vienne. Pour moi, Niort vivrait mieux avec Nantes (attraction de la métropole nantaise, proximité avec la Vendée, et autoroute reliant tous ces territoires). Poitiers pourrait unir ces forces avec Tours et Orléans (réseau de grandes universités reliées par l'autoroute A10, agglomérations juste en-deçà des grandes métropoles mais qui regroupées peuvent gagner ce statut).
Indéniablement ce serait plus compliqué de scinder le bloc
régional, mais tellement plus cohérent. En effet, pourquoi fait-on une réforme, pour
sa cohérence et donc son efficacité ou par simple facilité ?