16/11/2014

Chaque jour qui passe...

Chaque jour qui passe offre un bien triste spectacle de notre société et de notre démocratie...

Les élites, au fond, s'en moquent pour une majorité d'entre elles, justement parce qu'elles se maintiennent ou qu'elles parviennent à cette strate du pouvoir et de confort qui ne nécessite aucune remise en cause. Pourtant, ceux qui nous gouvernent le voient bien, le comprennent bien, mais ils démontrent chaque jour qui passe toute leur impuissance face à la technocratie qui leur oppose une grande frilosité, certes, mais aussi et surtout à cause de leur propre renoncement. S'ajoutent à cela la médiocrité des personnes, le jeu des egos, la rivalité des ambitions, le trouble des affaires, l'emballement médiatique permanent, et enfin la faiblesse des idées. Certains osent même se réfugier derrière la prétendue bêtise des Français, il n'en est rien ; je parlerais plutôt d'une certaine rigidité du corporatisme et du syndicalisme.

L'alternance politique désormais quasi systématique est bien la preuve de cet échec. La montée du Front National et le sourire revanchard de Marine Le Pen sont le reflet d'une société qui rejette tout. Pour autant, je suis convaincu que l'échiquier politique ne la fera jamais Reine. Je n'y crois pas car les électeurs extrémistes n'ont aucun point commun entre eux : ils suffiraient de les mettre dans une même pièce pendant 5 minutes, à peine, et je me dis qu'ils en viendraient aux mains entre eux tant ils n'aspirent pas du tout à la même société. C'est juste l'expression d'un ras-le-bol, et pas que fiscal. La question de l'immigration reste un tabou et pourtant il y aurait beaucoup à dire... 

Il est indéniable que les citoyens ne se déplacent plus beaucoup aux urnes : au final, on ne croit plus en rien et on se radicalise. "Moi Président de la République" restera certainement comme l'expression politique qui aura le plus cassé l'idée-même de l'espoir.

Alors faut-il céder au pessimisme ambiant et s'en satisfaire car cela pourrait être plus grave encore ? Non, l'avenir ne peut pas être qu'une source d'inquiétude, sinon la société française connaîtra une révolution. Pour éviter cela, je crois nécessaire de revenir en politique à une certaine méthode et à certains principes :
1. Les Français comprennent bien que des efforts sont nécessaires mais encore faut-il que les réformes soient bien expliquées, discutées en amont avec les partenaires (mais pas trop non plus...), et justes (à ceci près que la justice ne signifie pas nécessairement un nivellement vers le bas des richesses).
2. Les Français doivent constater que les mesures annoncées, une fois décidées, sont rapidement mises en œuvre et qu'au final le but poursuivi est atteint. Il est stérile d'en proposer une nouvelle chaque jour mais indispensable de garder le cap sur des réformes structurantes.
3. Les Français en ont un peu marre de se diviser autour des questions "sociétales". Dans la période actuelle, la priorité doit être donnée à la reprise de la croissance et de l'emploi et tous les moyens de l'Etat doivent être concentrés sur cet objectif.
4. Le bon sens paysan doit revenir la base des réflexions, et il n'y a pas lieu de l'opposer avec le génie innovant des créateurs de start up... Cela s'appelle la force de la synthèse, ce qui est bien différent de la recherche perpétuelle du compromis... qui donne aujourd'hui le terrible sentiment d'une perte profonde des convictions.
5. Enfin, le débat sur nos valeurs doit reprendre le devant de la scène politique. Les Français sont attachées à se projeter dans une société à laquelle ils adhèrent.

Dans ce contexte, la réforme territoriale est l'exemple même de ce qui ne marche pas (en référence aux principes énoncés ci-dessus) :
1. Aucune explication, aucun réel débat sur le fond
2. Une valse sans fin de la carte des régions, et des changements permanents s'agissant de l'avenir des départements
3. Aucune perspective donnée par rapport aux prétendues économies (en fait, il n'y en aura aucune dans le schéma actuel)
4. Un sentiment que ce sont les accords politiques entre les différentes composantes de la (pseudo) majorité de gauche qui mènent la barque (les radicaux de gauche n'ont-ils pas mis leur veto sur cette question, ce qui a fait plier le gouvernement et le soi-disant implacable Manuel Valls ?)
5. Personne ne comprend plus rien à la logique poursuivie... s'il y en a une ! Aucune réelle analyse autour des territoires, des métropoles...

Se rajoute à cela, pour finir, le fait qu'une minorité de personnes, violentes et radicales, peuvent bloquer des projets voulus par le plus grand nombre...

Chaque jour qui passe nous éloigne de l'idée d'une grande nation (il ne suffit pas de partir en guerre aux quatre coins du monde pour avoir cette image !).

04/11/2014

Le spectre de la 4ème République !

Pour éviter une plus que probable défaite lors des élections législatives de 2017, à l'issue de la présidentielle, les "stratèges" du parti socialiste seraient prêts à jouer aux apprentis sorciers.

Après la modification des règles électorales pour les sénatoriales en septembre dernier, et après les multiples "tripatouillages" avec le redécoupage des cantons en vue des élections départementales en mars 2015 et avec la réforme territoriale pour les élections régionales de décembre 2015, François Hollande serait à nouveau tenté de changer un mode de scrutin, cette fois-ci pour les élections législatives de 2017.

La proportionnelle, voilà de quoi brouiller les cartes juste avant la présidentielle... On ne sait jamais, sur un malentendu et avec un Front National au sommet, François Hollande se dit qu'il pourrait être réélu. Et si, malgré ces magouilles, François Hollande venait à perdre en 2017, ce n'est peut-être pas si grave à ses yeux : "après tout, après moi, le déluge... !".

Bien sûr, les petits partis sont favorables à la proportionnelle, mais derrière cette avancée démocratique se cache un grave danger institutionnel : ce ne serait pas la 6ème République tant rêvée par certains, mais le retour à la 4ème...

Plus de majorité sans le Front National qui pourrait alors prétendre à 160 députés avec un score moyen de 25% à l'échelon national (avec la proportionnelle intégrale tel qu'en 1986). Plus de gouvernement envisageable sans des accords avec le Front National, autant dire impossible de former un gouvernement... et donc une dissolution immédiate... !

Alors, si le Pays venait à s'enfoncer dans le chaos à cause de cette instabilité, on pourrait alors dire "Merci François Hollande pour avoir cassé la France !".