17/07/2014

Contrainte pénale

9 mois fermes pour avoir comparé Christiane Taubira à un singe : la peine, certes méritée sur le principe, est excessive. Tout le monde s'accorde pour le dire mais peu nombreuses sont les grandes voix parisiennes qui le dénoncent.

Quelques jours de détention provisoire pour un multirécidiviste de Seine-Saint-Denis interpellé pour des faits de braquage, remis en liberté le jour-même de son jugement : à quand les grands titres d'un média national ?

Voilà un exemple certes simpliste de ce qui fait monter le Front National (il n'est pas nécessaire d'aller plus loin dans les explications sociétales) : le sentiment que la justice ne mérite plus son nom, car au fond elle ferait de la politique. Cet exemple n'est qu'un cliché absurde à écouter les beaux esprits bobos parisiens, mais pourtant les faits sont là, la disproportion est réelle.

Je combattrai toujours les idées nauséabondes portées par les réactionnaires, et le racisme sous toutes ses formes. Mais certains idéologues de gauche s'adonneraient-ils à ce jeu dangereux qui consisterait à faire monter les extrêmes, uniquement pour attiser les tensions et ainsi faire mieux vivre leurs belles idées ? François Mitterand avait même érigé cette méthode tout autant nauséabonde en tactique électoraliste.

La contrainte pénale défendue bec et ongles par Madame Taubira s'appliquera-t-elle à l'ex candidate du FN qui l'avait comparée à un singe ? Sacré paradoxe, n'est-ce pas ? En attendant, les délinquants de tout poil peuvent se réjouir : il faut vider les prisons !

06/07/2014

Redresser les comptes de la ville de Saintes

Il n'est pas toujours simple de rendre compréhensible et accessible à tous la situation financière d'une ville. Aussi, dès notre élection à Saintes, nous avons lancé un audit dont les conclusions seront rendues publiques en septembre, pour communiquer de façon transparente sur la situation. Mais d'ores et déjà, deux indicateurs nous sont apparus déterminants pour analyser l'évolution des comptes de ces dernières années : l'épargne brute (ou autofinancement) et l'encours de dette (endettement, montant total de la dette en cours).

 
L'épargne brute mesure l'excédent entre les recettes réelles de fonctionnement sur les dépenses réelles de fonctionnement. Malgré la hausse des impôts locaux en 2010 (avec notamment l'augmentation de la taxe foncière de 17%), il est aisé que constater que l'épargne brute de la ville est en chute depuis 2011. En résumé, le fait de porter à un niveau record les recettes fiscales n'a pas suffi, puisque cette cagnotte a été "mangée" par les dépenses de fonctionnement qui ont davantage augmenté que les recettes. Ainsi l'épargne brute supérieure à 5,5 millions d'euros en 2011 n'est plus que de 4,8 millions d'euros fin 2013 (N.B. les courbes vertes et rouges en baisse en 2012 traduise l'effet théoriquement neutre du transfert de la compétence éducation-jeunesse à la CDA).




Les marges de manœuvre ont donc progressivement diminué pour financer les dépenses d'équipement de la ville. Au lieu de réduire les dépenses de fonctionnement (charges générales, charges de personnel, etc.) et en dehors de toute possibilité d'augmenter à nouveau les recettes fiscales, la précédente municipalité a donc fait le choix de faire croître l'endettement, ce que l'on constate aisément sur le graphe ci-dessous. La dette représente désormais plus de 1200 € par habitant, ce qui est supérieur aux villes de notre strate de population.
 
 

Redresser les comptes de la ville en vue de limiter l'endettement (ayant atteint un niveau désormais élevé ramené au montant de l'épargne brute) passe donc par un effort sur les dépenses de fonctionnement. L'audit en cours permet d'identifier ces pistes d'économies pour construire un budget 2015 qui marquera une inflexion par rapport à la tendance négative de ces dernières années.