24/09/2012

Y aura-t-il encore de la banquise, l'été, en 2016 ?

C'est le titre d'un excellent article du quotidien Le Monde en date du 21 septembre et qui devrait amener chacun d'entre nous à réfléchir... L'accélération de la fonte de la banquise pourrait, de loin, nous laisser indifférents. Les scientifiques, eux, s'en alarment et mettent aussi en avant des risques sur le changement climatique de façon globale, y compris à nos latitudes. Les effets de ce changement climatique sont contre-intuitifs. Le réchauffement de l'Arctique en hiver pourrait entrainer l'arrivée de masses d'air polaire sur l'Europe, avec des vagues importantes de froid hivernales. Et puis il pourrait causer des bouleversements biologiques majeurs, avec de graves conséquences sur les courants marins et le plancton.

Ce sujet mérite toute notre attention, quelles que soient nos idées et nos convictions. La banquise ressemble finalement un peu à la peau de chagrin de Balzac. Quand elle disparaitra, l'homme mourra peut-être... Faut-il pour autant arrêter d'exaucer tous nos désirs et retourner à la vie des cavernes ? La protection de l'environnement n'est pas réservée à une certaine "offre politique". Ce n'est pas en agitant des chiffons rouges, ou verts, que nous continuerons à faire des économies d'énergie, par exemple, et ainsi croître, à nouveau, la banquise. Pour ma part, je me dis que la notion de développement durable a pris une dimension trop idéologique ces dernières années. Certes, beaucoup d'efforts ont été entrepris par certains, localement, mais le bilan est maigre dans de nombreuses collectivités qui préfèrent monter des plans à 30 ans ou des "agendas 21" que d'opter pour des réalisations immédiates dans les projets en cours. Ne nous voilons pas la face, cela permet aussi de repousser les décisions...

J'en viens ainsi à la ville de Saintes. Des écologistes font partie de la municipalité socialiste : ne sont-ils pas, eux aussi, réduits à la peau de chagrin... ? Pourquoi tant parler et ne rien proposer en la matière, pourquoi ne pas agir ? Certes, il est beaucoup plus facile de défiler derrière les syndicats quand une entreprise ferme les portes à Saintes (c'est le comportement habituel des socialistes pour se rendre utile à la société, une fois les trains passés), que de monter des dossiers concrets sur des réalisations de tous les jours.  

Personnellement, j'estime qu'un réseau de chaleur est indispensable dans le projet du Site Saint-Louis, avec une chaufferie biomasse. Personne n'en parle. C'est un minimum, il y a tant à proposer (mais gardons-en un peu - beaucoup - pour la campagne municipale...). Soyons ambitieux, aussi en matière d'environnement, car l'environnement n'est aucunement l'ennemi du développement économique ou de la fiscalité locale...   Et puis peut-être un jour les socialistes iront défiler sur la banquise de leur bastions poltiques quand elle sera réduite à la peau de chagrin !

19/09/2012

Un avenir pour les écoles du centre-ville de Saintes ?

Le sort de la maternelle des Jacobins sera scellé après 2014, m'a-t-il été répondu en substance par le maire Jean Rouger et son adjointe Martine Tiberj en charge des affaires scolaires. En effet, lors du Conseil municipal du 17 septembre, et suite à la sollicitation de parents d'élèves inquiets après des propos une nouvelle fois ambigüs de la part des élus de la majorité municipale, j'ai eu le tort de poser une question concrète sur l'avenir des écoles du centre-ville. Le maire m'a répondu qu'il s'agissait là d'une "question vicieuse", comme si il était tabou de demander au grand jour des éclaircissements sur des préoccupations légitimes des habitants.

Donc on repousse la décision après 2014, c'est reculer pour mieux sauter si je puis me permettre cette expression. En soi, cela indique bien que cette équipe municipale a l'intention de fermer cette école (tout comme pour Eugène Pelletan cette année déjà) mais qu'elle ne peut le faire avant les prochaines élections municipales. Après Eugène Pelletan, cela ferait trop, "politiquement parlant", pour une équipe qui prétend faire sa priorité de ce sujet important de l'éducation, de l'enfance et de la jeunesse. Et puis, après 2014, les enfants aujourd'hui scolarisés auront grandi et rejoint une autre école (école primaire) : ainsi les parents d'élèves seront rassurés par cette échéance lointaine puisqu'ils ne seront pas concernés par cette fermeture pour leur propre progéniture...

Cette municipalité oublie que beaucoup de parents pensent encore aux autres, au "collectif", et que les habitants considèrent qu’un centre-ville sans école est un centre-ville moribond, peu importe que leurs enfants soient ou non directement concernés. Une école participe au dynamisme d'un quartier, une école est une chance, c'est la vie tout simplement.

Par ailleurs, j'estime que créer des énormes groupes scolaires en périphérie des villes est une fausse bonne idée : on concentre les moyens certes mais on concentre les problèmes aussi. Contrairement à ce que dit Mme Tiberj il y a une vraie mixité dans les écoles du centre ville, et compte tenu des effectifs peu importants de ces écoles, on voit et on gère mieux les soucis du quotidien.

Parfois, comme le pense une très grande partie de la population, je me dis que le cynisme et la mauvaise foi sont bien l'apanage de certains élus... J'espère m'en protéger très longtemps, et tant pis si je ne suis pas élu au prix de travestir mes convictions.

05/09/2012

Lettre au Maire de Saintes - Création de la CDA

Monsieur le Maire,

Le Conseil municipal du 17 septembre prochain sera consacré aux dossiers de l’intercommunalité qui est amenée à se développer en profondeur avec la création prochaine d’une Communauté d’Agglomération (CDA) autour de la ville de Saintes. Sur le fond, la concrétisation de cette collectivité plus puissante et plus adaptée aux défis modernes de notre territoire constitue une avancée importante. Cette réforme des collectivités locales voulue au niveau national par le précédent gouvernement traduit l’aboutissement d’une démarche locale enclenchée par les équipes municipales successives, et l’honneur vous revient de la finaliser.

Néanmoins, il faut être conscient – et vous l’êtes – des doutes sérieux qui pèsent sur le principe même de cette nouvelle collectivité : certains relèvent à juste titre l’absence d’une vision partagée sur cet ensemble géographiquement étendu de communes aux enjeux très différents, d’autres encore redoutent l’éloignement du lieu de décisions par rapport aux réalités du terrain, d’autres enfin craignent une gestion administrative dépourvue d’une réelle volonté d’optimisation. En effet, on ne peut pas dire que, jusqu’à présent, les collectivités locales – et Saintes n’est pas une exception… - se soient particulièrement illustrées en la matière (il suffit pour cela de constater l’accroissement du nombre de fonctionnaires territoriaux sur les trente dernières années avec, pour autant, une compréhension imparfaite par la population des compétences des différentes strates qui se sont empilées, voire chevauchées). Pour éviter ces écueils, vous ne pourrez construire cette collectivité sans associer toutes les idées, toutes les approches, toutes les réflexions, bref toutes les volontés d’agir pour le territoire.

Le 17 septembre, les thèmes abordés lors du Conseil municipal sont cruciaux pour l’avenir de la ville de Saintes puisque nous parlerons notamment d’économie, de transport, d’éducation et de tourisme. Cependant, la particularité de ce Conseil municipal subsiste dans le fait que tous ces dossiers auront préalablement été traités par une autre instance, puisque ces compétences ne sont plus du ressort de la ville de Saintes, mais de la Communauté de Communes du Pays Santon (CDC). Au vu de toutes les compétences déjà transférées et sans parler de celles qui le seront prochainement, cette situation est donc amenée à se répéter de plus en plus fréquemment. Or, pour utiliser une expression un peu caricaturale mais pleine de bon sens, le Conseil municipal de Saintes ne saurait devenir une chambre d’enregistrement des décisions prises par la Communauté de Communes du Pays Santon.

En 2008, vous avez fait en sorte que votre liste municipale concentre la totalité des 10 sièges de la ville de Saintes à la CDC, quand bien même vous n’aviez obtenu que moins de 50% des suffrages exprimés lors des élections. Vous conviendrez avec moi que, privée d’une représentation réelle à la CDC par la faculté de voter les délibérations, l’opposition municipale ne peut correctement exprimer la voix du tiers des Saintais dont le suffrage s’était porté sur elle en 2008. Aussi, et dans ce contexte nouveau d’accroissement des prérogatives de la CDC avec la constitution d’une CDA appelée à dépasser dans la durée les alternances politiques, je vous renouvelle ma demande qu’un membre de l’opposition soit désigné Délégué à la Communauté de Communes du Pays Santon au titre de la ville de Saintes.

Il serait assez curieux que vous attendiez encore, alors que les élections municipales de 2014 prévoient la représentation automatique des listes qui recueilleront un nombre de voix suffisant (« fléchage »). Puisque vous dites avoir œuvré uniquement dans l’intérêt général afin de créer la Communauté d’Agglomération, en dépassant les clivages, pouvez-vous raisonnablement détenir seul avec vos colistiers l’expression de tous les Saintais sur les très nombreuses questions traitées par l’intercommunalité ?

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie, Monsieur le Maire, d’agréer mes respectueuses salutations.

Frédéric Neveu, Conseiller municipal de Saintes