29/06/2014

Le tabou du découpage de Poitou-Charentes

Le charcutage administratif auquel François Hollande et Manuel Valls se sont livrés en dessinant la nouvelle carte des régions sans aucune consultation n'a aucun sens. En tout cas, c'est le sentiment d'une très grande majorité des citoyens, sans parler des politiques qui ont largement relayé et amplifié ce vent de rejet.

L'inégale répartition de la densité de la population française et l'affaiblissement du réseau des villes moyennes laissent un territoire morcelé en dehors des très grandes cités urbaines. Raison de plus pour s'appuyer sur elles, pour construire une France des territoires qui s'orientent autour des grandes métropoles en se basant sur les flux d'échanges (économiques, touristiques, culturelles, routiers, ferroviaires, portuaires, etc.).
La création encore hypothétique de la région "fourre-tout" Centre-Poitou-Charentes-Limousin illustre parfaitement cette absence de réflexion. Aucune grande métropole ne permet de constituer un véritable pôle d'attractivité de niveau européen, contrairement à celui formé par l'agglomération bordelaise.
Jusqu'ici, rien de vraiment nouveau dans cette prise de position. Par contre, mon analyse diffère de celle portée par la majorité des élus de notre région Poitou-Charentes qui plaident pour le maintien du bloc régional, en voulant agglomérer le Poitou-Charentes dans son ensemble à l'Aquitaine. Outre la taille trop importante de la région ainsi constituée, de Bayonne à Châtellerault, j'y vois une absence de cohérence.
Si la Charente et la Charente-Maritime doivent naturellement se marier avec l'Aquitaine, je pense en effet qu'il n'en est rien pour les Deux-Sèvres et la Vienne. Pour moi, Niort vivrait mieux avec Nantes (attraction de la métropole nantaise, proximité avec la Vendée, et autoroute reliant tous ces territoires). Poitiers pourrait unir ces forces avec Tours et Orléans (réseau de grandes universités reliées par l'autoroute A10, agglomérations juste en-deçà des grandes métropoles mais qui regroupées peuvent gagner ce statut).

Indéniablement ce serait plus compliqué de scinder le bloc régional, mais tellement plus cohérent. En effet, pourquoi fait-on une réforme, pour sa cohérence et donc son efficacité ou par simple facilité ?

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