Toutes les personnes que je rencontre depuis jeudi matin me parlent de
l’accident de Rochefort qui, plus qu’aucun autre, justifie la phrase : « Ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment ! C’est
si triste ! »
Je m’adresserais bien aux parents, mais ceci m’est
absolument impossible. Je suis père de famille. Cette peine ne se conçoit pas.
Je m’adresserais bien aux frères et aux sœurs, mais je ne
peux que redire ce qu’écrivait Gabriel Legouve en 1800 : « Un frère est un ami donné par la nature ! »
Je m’adresserais bien aux amis et à ceux qui étaient à côté
dans le car, mais comment repousser l’image qu’ils vont garder toute leur vie ?
Je m’adresserais bien aux deux conducteurs, mais ils sont
déjà si choqués, tétanisés, que leur adresser quelques mots serait toujours
trop peu.
Ce conducteur de car les connaissait, tous ces gamins !
Je connais bien ces conducteurs, en tant que vice-président aux Transports de la CDA de Saintes. Et puis je me souviens très bien
des cars dans lesquels je prenais place, il n’y a pas si longtemps pour aller au Collège Agrippa d'Aubigné et au Lycée Bellevue.
Aussi, simplement, humblement, à tous, au titre de ma
famille, de mes amis et de moi-même, je leur dis : « Je compatis, je participe à votre douleur. »
Et pour symboliser ces départs si innocents, les départs
d’enfants si normalement avides de vivre … je me référerais à Goethe :
« Un enfant vit une petite rose … il courut vite pour la
voir de plus près ! »
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