06/05/2015

Une grave crise des valeurs

Maryvonne, 83 ans, est propriétaire de sa maison à Rennes... qu’elle décide de regagner, après avoir vécu longtemps chez son conjoint (décédé il y a peu). Mais surprise en rentrant chez elle : sa maison est squattée, et les occupants refusent de quitter les lieux. Logiquement, cette dernière a donc décidé de saisir la justice pour pouvoir récupérer son bien dans les plus brefs délais.
 
« Serrures changées. Maryvonne n’a pas reconnu son pavillon quand elle y est revenue », écrit Ouest-France, qui a publié cette information dans ses colonnes. « Sur la porte d’entrée, il y a la faucille et le marteau et ça sent le cannabis », rapporte Maryvonne, interrogée au micro d’Europe 1, « et il y a de la lumière nuit et jour. » En tout, une quinzaine d’occupants se sont installés en toute tranquillité. À l’intérieur, ils ont abîmé le logement en le taguant et en abattant des cloisons.
 
Et le plus scandaleux dans cette triste histoire, c’est que la justice ne va pas en la faveur de Maryvonne. D’ailleurs, les squatteurs le savent : ils ont même affiché le texte législatif sur la porte d’entrée. « On est chez nous, c’est tout ce qu’ils nous disent », explique-t-elle.
 
Si le propriétaire se rend compte du squat dans le délai de 48 heures, il peut faire intervenir la police pour libérer les lieux. Passé le délai de 48 heures, en revanche, le propriétaire doit obtenir une ordonnance d’expulsion, longue procédure en justice...
 
Mais de qui se moque-t-on ? Pas de grande marche nationale pour Maryvonne… Moi, cela me dégoûte, il faut savoir dire les choses.
 
L’honnêteté et le travail ne sont manifestement pas récompensées dans notre beau pays, bien au contraire…  Et quand vous défendez ces valeurs, certains aiment à vous faire passer pour un conservateur, à vous caricaturer en tant que réac… Et bien, je ne redoute pas ces qualificatifs étant intimement convaincu du soutien majoritaire de la population face à ces dérives.
 
Autre sujet, même constat. En tant que membre du Conseil d’administration du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), j’ai récemment participé à un débat entre élus nationaux de tous bords politiques sur la fraude dans les transports publics (cette fraude représente la somme de 500 millions d’euros par an) !
 
Je dois avouer avoir été choqué par certains propos tenus par les élus d’Europe Ecologie Les Verts et - certains - Socialistes. Pour eux, la problématique de la fraude doit systématiquement être reliée à la tarification sociale… Ils commencent toutes leurs phrases par « bien sûr, il n’est pas question d’être laxiste… » mais les terminent toujours avec la culture de l’excuse.
 
Non, je ne suis pas d’accord. La fraude atteint le contrat social. Accepter l’idée de la fraude, ce n’est tout simplement pas possible. Car on ne fraude pas par inadvertance, on ne saute pas les tourniquets sans savoir que l’on fraude...
 
La République doit être capable de se donner les moyens d’agir. Mais ce n’est pas en armant les contrôleurs que cette situation sera réglée car, au fil du temps, il faudra les équiper avec des armes de plus en plus lourdes (non létales au début et après, années après années, la guérilla …). Quelle bien triste spirale ! Non il s’agit de rétablir certaines valeurs.
 
Et puis, enfin, il y a les crèches de Noel que l’on ne pourrait plus installer à l’accueil dans les lieux publics et récemment la statue de Jean-Paul II qu’il faudrait retirer dans une ville de Bretagne au nom de la laïcité…
 
Qui aura la force de faire comprendre qu’on ne peut plus continuer ainsi, sans pour autant basculer dans l’extrême ?
 
Le pays fonctionne mal car il y a un problème de valeurs.

3 commentaires:

  1. Et oui, c'est comme la fraude fiscale des plus aisés ou des entreprises (60 à 80 milliards par an), la fraude aux droits du travail (déclaration, sécurité), celle aux comptes de campagnes (touchant les plus grands partis), la fraude de certains responsables politiques qui profitent de leurs positions pour s'enrichir ou aider leurs amis. C'est vrai que la fraude au transport en commun se voit plus car sur les vidéos diffusées à la télé, on peut voir des jeunes de banlieue le faire, et comme ils sont de la banlieue, ce sont forcément des gens pas comme il faut ..... Alors que les autres eux " c'est pas pareil". Bonne journée.

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  2. Pour préciser ma pensée, le probléme de valeurs concerne pas seulement ceux que vous dénoncez.

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  3. Oui, la fraude fiscale des plus aisés en Suisse ou les revenus astronomiques de certains dirigeants (comme des joueurs de foot d'ailleurs...) qu'ils n'ont pas volés certes, m'inspirent également le même sentiment. Je ne pratique pas le deux poids deux mesures...

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