14/12/2011

Article "Le Littoral" du vendredi 9 décembre

Le Littoral n°5.324 du Vendredi 9 Décembre                            
Développer la production pour gagner en attractivité
Leader de l’opposition municipale, Frédéric Neveu organisait, vendredi 2 décembre, en soirée, une réunion publique sur l’attractivité de Saintes et de sa région. Réunion d’information à l’usage des militants et sympathisants UMP ou réunion de campagne ? Et si c’était les deux, mon capitaine ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réunions publiques d’information proposées par la droite saintaise ne sont pas pléthores. Frédéric Neveu, conseiller municipal UMP, leader de l’opposition, ne s’en défend pas. « La finalité était de faire un évènement politique sur Saintes, parce qu’il n’y en a pas beaucoup dans notre sensibilité de droite. Il n’y a pas assez d’évènements qui peuvent amener une autre parole. L’idée est de réunir le plus de monde, des sympathisants, des militants, des personnes intéressées pour discuter du développement économique de Saintes, parce que le sujet est, de notre point de vue, ni bien porté, ni bien soutenu ».
Information, certes, mais les législatives s’invitant de plus en plus dans les débats et les médias, cette réunion semble tomber à pic et a du mal à cacher une vocation « de campagne ». D’ailleurs est-il question de le cacher ? « Oui, c’est une réunion de campagne, avoue Frédéric Neveu. Dominique Bussereau souhaite que je sois candidat aux législatives sur la 3e circonscription. Il veut des jeunes.


Mais, c’est une proposition, il faut maintenant que la commission nationale d’investiture de l’UMP la valide. On peut effectivement parler de réunion de pré campagne, mais ce n’est pas l’esprit premier. On veut juste exposer ce qu’on entendrait faire en termes de développement économique. »

« La bataille de l’emploi est une priorité pour la ville »                                       


L’attractivité économique de Saintes et de sa région, tel était l’intitulé de la réunion à laquelle Frédéric Neveu avait convié Dominique Bussereau et Paul-Henrie Denieuil, maire de Saint-Jean d’Angély. Ce dernier parce que les deux villes de la circonscription ont, toutes proportions gardées, les mêmes soucis quant à leur développement économique.


Sur le sujet de l’attractivité de Saintes, Frédéric Neveu porte un regard très critique sur la gestion de l’équipe Rouger. « Je pense que la bataille de l’emploi est une priorité pour la ville de Saintes. Le centre-ville de Saintes est aujourd’hui relativement déserté, et l’on sent que la ville ne se développe pas vraiment. Il y a un développement qui s’effectue à l’ouest par des activités commerciales, mais il n’y a pas de production. Nous avons un gros manque dans ce domaine-là ».


Quant à savoir ce que la droite saintaise mettrait en place pour endiguer le chômage à Saintes et relancer l’attractivité. Frédéric Neveu avance ses pions, mais prudemment, pour ne pas se faire « piquer les idées ». « Il y a plusieurs actions possibles. Déjà, avoir une stratégie. Je vais vous donner un exemple. A la Communauté de communes du Pays santon, qui est la structure compétente pour le développement économique, eh bien il n’y a qu’une seule personne en charge du développement économique. Elle fait de son mieux, mais c’est largement insuffisant. La première chose serait donc d’accorder les moyens nécessaires pour écouter les besoins des entreprises, leurs besoins de développement, leurs réflexions, leurs anticipations… »


En ce qui concerne la production, qui ferait défaut à Saintes, Frédéric Neveu n’hésite pas à rappeler le rôle de VRP que doit tenir le maire pour attirer de nouvelles entreprises sur son territoire. D’autant que Saintes a, dans sa manche, l’atout autoroute, une condition sine qua non à l’installation de bien des entreprises. « Nous avons aujourd’hui d’énormes zones commerciales, mais très peu de production. Pas la peine de passer autant de temps, d’énergie et d’argent à faire venir des Décathlon et des Leroy Merlin. Ils viendront d’eux-mêmes, si le territoire est attractif. Et il le sera, si on favorise et si on développe l’installation d’entreprises de production, qui génère de la sous-traitance, donc des emplois ! ».


« Saintes doit pouvoir faire mieux »


Il est un autre problème que dénonce Frédéric Neveu, la désertification du centre-ville au détriment des zones commerciales. Outre ce développement commercial hors centre, Frédéric Neveu déplore la politique du stationnement « tout payant » qui plombe les envies de shopping dans l’hyper-centre. « Avec son concept de « ville apaisée », le maire a suggéré aux Saintais d’aller se garer à Mendès-France et de marcher vers le centre-ville par la passerelle et le jardin public. Le problème, c’est que Saintes n’est pas La Rochelle. Ici, les gens veulent se garer au plus près des commerces. C’est comme ça ! Mais, pour ça, ils doivent payer le parcmètre et craindre la verbalisation. Au lieu de dépenser 800 000 € pour refaire la voirie de la zone Leclerc, ne pourrait-on pas consacrer un budget à offrir une demi-heure de stationnement dans le centre-ville, et permettre aux gens de faire leurs courses sans payer pour se garer ? A Saintes, on fait beaucoup de social et d’environnemental, mais pas de développement économique. A 30 kilomètres de la côte, avec l’autoroute, l’étoile ferroviaire, Saintes doit pouvoir faire mieux ». En plus de ça, le centre-ville serait devenu trop cher pour les familles. « Je les comprends parce que cette municipalité ait augmenté les impôts de 17% et si l’on considère aussi l’augmentation des bases, ça donne une hausse de 30% depuis 2008. Tout ça ne donne pas très envie de s’installer à Saintes ».


« Le député doit lui aussi se faire VRP de son territoire »


Le bouchon est lancé, reste à appâter et à ferrer au bon moment. On pense évidemment aux prochaines échéances électorales, législatives en tête. Une rude tâche pour la droite dans ce bastion où ville, cantons et circonscription sont détenus par la gauche. « Ce territoire n’est pas facile pour nous comme peut l’être Royan, par exemple. Mais il nous faut défendre nos idées sur des projets locaux ».


Et déjà, les premières piques tombent. « Ce que je reprocherais à Catherine Quéré, c’est qu’elle est très présente partout, elle est très gentille, elle est très consensuelle, mais que fait-elle ? Si le travail d’un député, c’est juste de venir boire des pots, assister à des vœux et couper des rubans, moi je pense qu’on peut aussi faire autre chose : apporter à son territoire, accompagner les projets des communes, intervenir. Ma campagne sera axée sur le développement économique et le maintien des équipements publics. Je veux porter et accompagner les projets locaux en haut lieu et je crois que c’est ça qui manque à la circonscription ».


Et, après, il y aura les municipales de 2014. Mais ça, c’est une autre histoire…


Jean-Philippe Béquet.

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